Le Projet de Correspondance avec un.e Détenu.e a débuté en 2007 à Montréal en recueillant quelques lettres en surplus des autres organisations et en s’engageant à leur trouver des correspondant.e.s. L’information s’est répandue à travers les prisons et la Projet a grandi de façon exponentielle depuis sa création. Le programme est géré par un groupe de bénévoles. Un collectif externe d’environ 6-10 personnes répondent au courrier, font parvenir des ressources à l’intérieur et compilent les bulletins de nouvelles. Un comité d’organisation interne de 4-8 personnes aident à la sélection des thèmes des bulletins de nouvelles, évaluent les ressources à ajouter et offrent du feedback général sur le fonctionnement du Projet.
Une question qui nous est souvent posée est pourquoi se concentrer sur les détenu.e.s LGBTTQ. D’un côté, les détenu.e.s LGBTTQ font face à plusieurs enjeux de façon plus intense : exposition à la violence et aux violences sexuelles, censure et surveillance de la correspondance, négligence médicale, manque d’information ou de ressources par rapport au sécurisexe, ainsi qu’une profonde isolation de leur famille, amis et des autres réseaux de soutien. Pour une meilleure compréhension de ces enjeux, vous pouvez consulter l’excellent rapport du groupe Black and Pink, « Coming Out of Concrete Closets » (Sorties de placards de béton).
D’un autre côté, nous y voyons une opportunité d’amener la vaste communauté LGBTTQ à considérer l’organisation de la justice en prison. Nous croyons que nous pouvons construire sur l’héritage du mouvement de libération des gais pour travailler en solidarité avec le mouvement plus large de justice dans les prisons. Nous sommes guidés par un engagement de soutien communautaire, une suspicion profonde et historique de la surveillance et du contrôle policier, la croyance que les relations interpersonnelles font partie intégrante de la conscientisation, ainsi qu’un dévouement sans faille à l’auto-détermination sexuelle et de genre.